- Nom : Cuba, l’an 50
- Genre : Documentaire
- Durée : 77 min
- Date de sortie en salles : octobre 2009
- Réalisation : Pierre Beccu
- Montage : Claudio Martinez
- Année de production : 2008
A Cuba, une voiture prend des passagers. Les passagers prennent la parole.
De novembre 2004 à décembre 2006, sur quatre périodes, un voyage fait de rencontres de hasard. La voiture devient le lieu possible de la constitution de la parole, une modeste ouverture à l’enfermement politique et iconographique de l’île.
En cours de route, survient l’annonce de la passation de pouvoir entre Fidel et Raùl Castro, et la perspective des fêtes du cinquantenaire de la Révolution…
Avec le déclin physique de Fidel Castro, et la passation du pouvoir à son frère Raùl, la question de l’avenir de Cuba se pose. Un moment crucial est probablement en train de s’amorcer, à l’aube de l’an 50 de la révolution.
Il y a plus de trois ans, j’ai entrepris de filmer ce voyage avec l’idée de rendre compte, dans un processus lent et mobile, d’une diversité et d’une épaisseur humaine infiniment complexes.
Comment s’extraire des mythes pour aller à la rencontre du réel ? La proposition est rendue difficile par la cristallisation sur Cuba de bon nombre de fantasmes et de névroses occidentales. D’un côté le fantasme révolutionnaire, l’histoire d’une utopie festive, exotique qui dure et donne des résultats partiels, et de l’autre les névroses anti-communistes tenaces. Fidel était le dernier des communistes historiques à abattre.
Les passions s’affrontent pendant qu’une population souffre, asphyxiée par le grand voisin d’un côté et privée des plus élémentaires libertés de l’autre. Blocus et dictature, c’est la double peine d’un peuple qui n’a rien mérité.
Loin de l’habituel déchaînement des passions, j’ai filmé une prise de parole hésitante et nuancée, exprimée sans peur. Je me suis efforcé de ne pas poser de questions, de ne rien attendre ni sembler vouloir susciter. Cette posture n’était tenable qu’en laissant ses valises chez soi.
Tous ceux qui dans le film disent « je ne fais pas de politique, la politique ne m’intéresse pas, je ne connais rien en politique » tout en parlant d’eux-mêmes d’une façon simple et sincère se trouvent debout à l’entrée du champ politique. C’est une petite pierre sur le chemin d’une transition démocratique qui nous concerne tous.
L’autre chemin, malheureusement probable, est celui du chaos, des rancoeurs et des règlements de compte, de la braise attisée par le vent de Floride.
Pierre Beccu
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